Saint Raphaël sous la neige !
25/02/2013 11:08 par ninanet
« Créer c’est résister, résister c’est créer » de Stéphane Hessel
Et si on disait plutôt « créer c’est exister » ?
Et si la création est un exutoire pour avancer,
Pour se rassurer, pour survivre, pour durer.
Et si exister devient une bonne raison pour créer ?
Face à ma plume qui impudique se faufile
Dans ma vie, à mes risques et périls,
Face à mes pinceaux qui de rouge ou de gris
Harmonisent mes sentiments sans parti pris
Toute seule, face à l’autre MOI
Sans savoir comment ni pourquoi
Plumes et pinceaux existeront
Pour l’ivresse de la création
Courir, encore courir,
Séduire, encore séduire,
Rougir toujours, ou pâlir,
Crier en sourdine, ou sourire
Créer pour exister sans détour
À travers mes pleins et déliés
En tramant mes mots d’amour
Avec humour pour résister.
Hier est mort un homme qui a mené dix vies en une, Stéphane Hessel. Il avait quatre-vingt quinze ans. La joie de vivre l'habitait inlassablement. Il a nargué tous les coups durs de la vie. Il s'en est toujours sorti parce qu'il avait foi en LUI, à sa capacité de toujours rebondir malgrè la guerre et la bêtise des hommes. Il a dû son salut à la création. Avec quel talent et quel allant !
Bon voyage Stéphane, je suis persuadée que là-haut vous ne vous ennuierez pas.
Cette image se passe de commentaire. "Gustave" mon chêne n'y comprend plus rien.
Chers touristes qui avez choisi de passer vos vacances de février à Saint Raphaël, qui êtes venus pour du soleil et de la chaleur, c'est raté ! La neige et la grêle s'entêtent à vouloir nous rendre humbles.
Dame nature nous envoie-t-elle un avertissement ?
Il a fait beau toute la semaine... jusqu'à jeudi. Ensuite, demandez le programme : jeudi soir la grêle, vendredi la pluie et samedi la neige.
Ce samedi matin en me levant, je n'ai eu qu'une envie, rester au chaud, à la maison. Mais je me devais de tenir mes engagements, le courage au ventre, je me suis préparée à ma journée de dédicaces. Un peu angoissée, je l'avoue.
Une neige fondue nous a accompagnés jusqu'à l'Espace Culturel du Centre Leclerc de Montauroux. Et je pensais déjà au retour inexorablement très difficile.
Et là, un accueil digne d'une star ! Tout d'abord, l'accueil chaleureux d'Alexandra la Responsable de l'Espace Culturel. Une table recouverte d'une nappe rouge, mes livres en évidence posés dessus et des affiches annonçant ma présence apposées en pointillés sur toutes les entrées et sorties du Centre Leclerc. Il n'en faut pas plus pour se sentir la "bienvenue".
Franchement je pensais que j'allais compter les visiteurs sur les doigts d'une seule main. Les villages au-dessus de Montauroux, Mons et Callians, étaient enneigés depuis la veille, sans parler des petites routes verglacées. Eh bien non, les Varois sont plus courageux que les Parisiens qui se figent dans quelques centimètres de neige. Le sourire, l'amabilité et l'intérêt pour l'auteure venue à leur rencontre a fait de moi une personne comblée.
Mes séances de dédicaces sont toujours enrichies de rencontres exceptionnelles. Parfois le contact a quelque chose de surnaturel. Comme un message secret qui passe de l'un à l'autre, comme une amitié qui s'installe sans préambule, comme une étoile qui s'accroche au firmament.
Ce samedi, donc, j'ai bavardé avec un petit garçon de neuf ans. Un regard intelligent, un sourire ensoleillé, une curiosité saine. Un adorable petit blondinet. Il attendait sa maman qui s'éternisait chez le coiffeur dans la galerie commerciale du Centre Leclerc. Il partait, revenait, repartait, revenait pour s'assurer que j'étais encore bien là. Il voulait que sa maman fasse ma connaissance. Il m'a questionnée sur mes livres, mes peintures. Cet admirateur je ne l'oublierai jamais. Je lui ai donné quelques conseils pour plus tard, j'espère que lui aussi ne m'oubliera pas. Un ange est aussi passé par là, ce samedi. Chrystelle C. qui en coup de coeur m'a donné une bonne adresse. Le contact avec Sylvie S. a été pris.
La cerise sur le gâteau fût un regard généreux posé sur moi à la fin de la journée. J'étais un peu fatiguée mais je sentais que quelque chose d'exceptionnel allait se passer. Je suis réceptive à cette sorte de télépathie. J'ai rendu ce regard avec des paillettes dans les yeux. Et là on ne dira pas que le hasard n'existe pas, qu'il ne fait pas bien les choses. "Gustave" a ravivé les souvenirs de Michèle. Son père Charles (ça ne s'invente pas) avait failli racheter le château de Tourrettes. Une émotion indicible nous a submergées. Pourquoi ai-je donné le prénom de Charles au grand-père dans "Gustave", une prémonition ?
Michèle attendait son mari et nous avons pu ainsi discuter à loisir. Nous semblions transportées dans un monde dans lequel deux amies de longue date échangeaient des propos chers à leur coeur. Plus nous échangions et plus nous nous trouvions des points communs. Lorsque Richard, son mari, est arrivé, il nous a trouvé en grande conversation et a attendu un peu en retrait, avec infiniment de délicatesse. Puis il nous a rejointes et avec humour a taquiné Michèle. Un très beau couple complice, aussi complice que le mien. La complicité s’est installée dans la durée. Nous sommes restés ainsi un bon moment à bavarder, lorsqu'à son tour, mon mari est venu me rechercher, il ne restait plus qu'à faire les présentations.
Ce soir, lors de son dîner avec ses deux soeurs, (un autre bienfait du hasard), Michèle offrira "Gustave" à chacune d'elles, dédicacés en souvenir de leur papa Charles, en plus du sien et de "Retourne de là où tu viens" dans le souhait de mieux me connaître.
Décidément, une fois de plus, « Gustave » l’a emporté haut la main sur ses grands frères !
Sur le chemin du retour, le spectacle blanc qui s'offrait à nos yeux était majestueux, des flocons de neige voltigeaient sur notre pare-brise comme de belles danseuses sur la musique du Boléro de Ravel.
Dame Neige, tu as beau être à mes trousses, finalement, tu me portes chance !
Il est des matins où le ciel vous sourit, où une bonne nouvelle vous tombe sur la tête en une nuée d'étoiles. L'une d'entre elles s’est transformée en plume. Et quelle plume ! Celle d’Éric, le blogueur - chroniqueur du "blog les 8 plumes" de l'express.com. Un blog littéraire d’une grande diversité et de très bonne qualité. Éric parle de mon livre mieux que la pudeur m'empêche de le faire. Il s'exprime avec Empathie et Amitié. Surtout avec sa Sincérité naturelle. Éric a aimé "Gustave" et lui attribue 3 Plumes. Magique ! En le remerciant chaleureusement, je lui laisse la parole : http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/2013/02/21/gustave-dannette-lellouche
Cela fait deux mois, tout juste jour pour jour, que je ne suis pas allée à la rencontre de mes lectrices et lecteurs. Cela m'a permis de terminer "Lettre à Pépé Charles". Il est entre les mains de l'imprimeur.
Aussi ce samedi je redémarre à l'Espace Culturel du Centre Leclerc à Montauroux et j'y dédicacerai mes romans. Si vous passez par là, n'hésitez pas à venir à ma rencontre.
Sinon, comme d'habitude je ne manquerai pas de vous faire partager mes émotions. C'est toujours assez miraculeux ce genre de rencontres.
Et voilà ! "Gustave" a séduit bon nombre de mes lectrices et lecteurs, petits et grands. Je n'entendais plus que cela "et alors, que se passe-t-il après" ? Après ? Eh oui, il y a toujours un après et il faut qu'il soit encore meilleur qu'un avant. Alors j'y ai travaillé sans relâche, lu et relu et re-relu, au point de me faire traiter, avec beaucoup d'amitié par mes trois amies relectrices, de perfectionniste.
C'est toujours difficile de dire "point" c'est fini. Comme dans mes tableaux, comme dans mes livres, comme dans ma vie, j'ai toujours envie de mettre en valeur le petit trait de caractère qui humanisera les personnages, le petit message codé qui donnera de l'espoir, en passant par le trait d'humour et le plein d'Amour.
Aussi dans quelques jours, avec un grand serrement au coeur mais avec beaucoup de fierté, je vous confierai "Lettre à Pépé Charles". Je souhaite que vous lui réserviez un aussi bon accueil qu’à "Gustave".
Un rapide résumé du roman : Pépé Charles reçoit une lettre qui va bousculer son existence. De qui vient-elle ? Que dit-elle ? Il veut y répondre mais n’a pas l’adresse de l’expéditeur. Aidé de son amie et voisine Berthe, il se transforme en détective et remue ciel et terre pour trouver les coordonnées de son correspondant. Les réactions en chaîne ne tardent pas à provoquer des remous au village : Simon adolescent en pleine tourmente, Berthe et son lourd secret, Éloïse et son passé, Bernadette et son handicap, Gérard et son esprit de vengeance…
La « Lettre à Pépé Charles » en fera des héros malgré eux !
Cet après-midi j'ai enfin lâché mon écran, mes livres, mes plumes et pinceaux pour sortir prendre l'air. Il faisait très beau et je n'avais pas mis le nez dehors depuis une semaine.
Quelle belle idée ai-je eue là ! C'était mardi gras à Saint Raphaël. Sur la grande Place Coullet, tous les enfants déguisés paradaient suivis de quelques chars, quelques équilibristes, le tout très coloré pour une ambiance très décontractée. Petits et grands se déhanchaient au son de la musique "c'est bon pour le moral". Oui c'est bon pour le moral, d'oublier l'espace de mardi gras tous les travers de notre monde moderne. Une petite fête toute simple qui m'a mise en joie ! "elle est pas belle la vie"?
Et que la fête continue !
« Être créatif est un moyen de donner sens à sa vie » Irvin Yalom
Extrait de : « Le problème Spinoza ».
- Je ne connaissais pas cet auteur, Irvin Yalom. Je ne connaissais pas grand chose non plus de Spinoza.
- Le premier est un psychothérapeute. Le second, un philosophe au destin solitaire qui inventa une éthique de la joie.
- Le premier est connu mondialement pour ses œuvres philosophiques et littéraires, et le second fut excommunié pour sa liberté de penser. Il dérangeait !
- Ce gros pavé de près de sept cents pages m’a appris plus de choses que tous les livres lus depuis mon plus jeune âge jusqu’à aujourd’hui.
- Ce livre pose des questions sur la Bible, sur tous ces « dictateurs de la pensée » qui trichent, mentent pour mieux nous asservir.
- L’action narrative se passe tantôt en avril 1656 pour Spinoza, tantôt en mai 1910 pour Rosenberg, le cerveau et le bras droit d’Hitler.
- Spinoza voulait libérer l’homme des croyances religieuses infondées et troublantes. Il désirait une religion juste et libérée de toute oppression.
- Rozenberg voulait anéantir le peuple juif, occultant sa propre judaïcité, sûr de son bienfondé pour libérer sa mère patrie l’Allemagne. Pire nazi que « le plus doux des nazis » - euphémisme !
- Nous sommes en 2013 et encore de nos jours des fondamentalistes, des intégristes de toutes religions, des terroristes, appelons-les comme on veut, essayent d’asservir le petit peuple. Les viols, les membres coupés, les lavages de cerveau et la terreur distillée en grand format, en pleine rue et quotidiennement, leur servent de machine de guerre.
Je commence ce jour, toujours du même auteur : « La méthode Schopenhauer ».
Où comment un psychologue, à la veille de sa mort annoncée par une maladie irréversible, se revisite en essayant de comprendre son plus grand échec de psychothérapeute.
Pour les amoureux de la philosophie, pour ceux qui, comme moi, n’ont jamais eu la chance de fréquenter les bancs des amphithéâtres pour étudier les philosophes, voici un auteur qui aborde les sujets de la VIE et les décortique avec une décontraction et une justesse profonde.
Les livres d'Irvin Yalom se lisent comme des romans … la philosophie en prime ! Aux néophytes comme moi, je vous le conseille.
Dans une semaine, la Saint Valentin. Déjà des publicités, des slogans, des images de couples heureux s’offrant des voyages, des diners, des promesses … fleurissent aux quatre coins des rues sur affiches grand format, s’affichent sur les écrans des téléviseurs, chantent sur les ondes des radios. L’Amour en scène …
Je ferme les yeux et me revient en mémoire la première fois qu’un amoureux m’a fêté la Saint Valentin. J’étais très jeune, candide et j’avais des rêves plein la tête. Et cela n'a jamais changé, enfin presque !
Ce soir-là il est arrivé un peu en retard. C’était une époque où nos horaires étaient bien réguliers – pas de voiture, donc pas d’embouteillage -, où les habitudes commençaient tout juste à s’installer, où ma naïveté m’ôtait tout sentiment de jalousie. Je me disais « Il est en retard car il a sans doute raté un métro. Il est en retard à cause d’un client de dernière minute ». Pas même une pensée inquiète ne m’effleura l’esprit. De surcroit, optimiste de nature, je me suis dit « tant mieux, je pourrai préparer une jolie table ».
Pas pour la Saint Valentin. La Saint Valentin, je n’y songeais même pas. Pourquoi faire ? Nous étions de jeunes amoureux, habitions un petit vingt mètres carrés sinistre, dans un abri de jardin transformé en habitation, sans chauffage. Pas un sou en poche. Fauchés comme les blés … faute de « blé ou d’artiche » !
Non ! Pas pour la Saint Valentin mais pour le plaisir des yeux. Le cœur chaud et la tête dans les nuages suffisaient à entretenir la flamme ; ainsi même une simple omelette prenait des allures de fêtes. J’aime encore de nos jours mettre la table avec application.
Il arriva avec un air très bizarre. Ses yeux, deux étoiles d’Amour. Dans le dos, ses deux mains tentaient de cacher un petit paquet plat qu’il déposa triomphalement dans mon assiette. Une chose colorée. D’abord surprise, puis curieuse, rieuse, heureuse, je défis le paquet cadeau de la chose colorée et je découvris avec une émotion indicible un livre. LE livre. La dernière parution de l’auteur que j’aimais. Tout de suite je passai du bonheur sublime au plus grand désarroi. « Tu n’aurais pas dû, il reste encore une semaine avant la paye, comment on va faire » ?
Pour toute réponse, une bise appuyée sur LE livre et une déclaration tonitruante : « je l’ai acheté avec mon argent de poche ». Devant mes yeux ébahis il ajouta : "un client à qui j’ai rendu un service m’a donné un pourboire pour aller boire un coup. Voilà j’ai bu chez le libraire, pour toi ». Nous étions si jeunes ! C’était il y a quarante huit ans.
L'amoureux est toujours mon homme, toujours à l’affût de mes moindres désirs.
Un tout petit cadeau pour une longue vie d’Amour.
"Le fou et l'écrivain sont des hommes qui voient un abîme et, y tombent" - Honoré de Balzac
Voici ma dernière peinture, ma création du jour :
Enfin du jour, plutôt de nombreuses séances en atelier de peinture, durant lesquelles je me laissais taquiner :
« Encore ton minou ? Ce n’est pas fini ? Est-ce que minou va manger le petit poisson ? Tes fleurs sont trop ceci, trop cela » …
Ah ! Comme il est aisé de se moquer, même avec tendresse. Tout comme mon minou, je faisais le gros dos.
- Et moi d’ajouter, de retirer, de compléter, une fleur par ci, une ombre par là, comme si j’avais besoin d’exprimer un certain regard à travers les courbes, les angles, les dégradés de couleurs.
- Et moi de transformer en moins bien, aux dires de l’animatrice, le tableau comme je le voulais dans ma tête. Moins bien peut-être ? Certes ! Mais pour qui ? Pour moi, impossible de faire autrement ! Je m’y accrochais comme si à chaque fois il me délivrait un nouveau message.
À y réfléchir, n’est-ce pas ainsi que nous menons notre vie ? Par petites touches n’ajoutons-nous pas ce qui pourrait l’améliorer ? Ne faisons-nous pas des erreurs par des réactions irraisonnées, croyant bien faire ? Et ces erreurs ne nous permettent-elles pas de réagir pour mieux nous diriger, même dans l'obscurité ? Parce que tout tunnel, si long soit-il, a sa sortie, la lumière éblouissante lui volera la vedette.
Et finalement en y regardant de plus près, ce tableau est la mappemonde de ma vie.
L’abîme … mon cerveau … ma plume et mes pinceaux …