Les mots ... sous silence !
06/09/2013 08:23 par ninanet
Ce soir les mots sont silence
Dans la tête un pas de danse
Le cœur suffoque muselé
Les yeux s’embrument délavés
La vie n’est que surprise
Rencontre ou méprise
La vie n’est que sourire
Larmes amères ou soupirs
Ils ne peuvent tout dire
Ni dévoiler ce doux délire
Qui peu à peu prend place
Et s’impose avec audace
En silence ils rendent justice
Tricotent et détricotent
Dans le doute emberlificote
En sourdine brouillent les pistes
Ce soir les mots sont silence
Sont montés à l’abordage
Pour un parfait sabordage
Dans la tête un pas de danse
"Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison" de Victor Hugo.
Demain toutes les portes des écoles vont s’ouvrir sur l’avenir de notre jeunesse, notre force vive.
Des enfants vont pleurer en quittant leur protection maternelle, d’autres vont serrer les dents pour ne pas montrer leur désarroi. D’autres encore vont y entrer l’esprit confiant, l’œil vif et la tête bien droite.
Je me souviens de mes premières rentrées scolaires, c’était ma délivrance. Je savais que là serait ma liberté … Je le sentais intuitivement.
Il faut dire que j’ai eu la chance d’être « éduquée » par des maîtresses qui méritaient bien leur titre « LA maîtresse ». J’utilise sciemment le verbe « éduquer ». Ne dit-on pas l’éducation nationale ? Son rôle est primordial mais pas exclusif. Les parents ont un rôle aussi important à jouer. Beaucoup démissionnent, hélas. Il est vrai que pour certains les temps sont si durs !
Je me souviens, enfant, je revenais à la maison et je disais sur un ton très solennel : « la maîtresse a dit », « la maîtresse veut que… », « la maîtresse a expliqué pourquoi… », « la maîtresse m’a donné un bon point », la récompense suprême.
Et là j’étais la reine d’un jour à la maison.
Et là j’avais compris le processus… travail = la récompense suprême !
Mais les petits-enfants des baby-boomer ne réagissent pas de la même manière. Ils ne sont plus aussi malléables que nous l’étions à notre époque. La télévision, les jeux vidéo, les téléphones portables sont passés par là. Ils sont, pour le plus grand nombre, voués à eux-mêmes, seuls, dans cette marée virtuelle et inhumaine.
Il faut être à leur écoute. Aujourd’hui encore plus qu’hier !
Hier on disait « les surveiller comme le lait sur le feu », aujourd’hui on ne fait plus bouillir le lait, il est stérilisé à haute pression, il n’est plus en bouteille de verre il est en briquette jetable. Tout est dans l’instantané et l’éphémère. Tout est compacté, même l’existentiel. Les mots changent, les méthodes changent, les sentiments changent. Les liens se délitent de plus en plus.
N’exagérons rien, sinon nous tomberons dans le désespoir et la vie n’est que « des-Espoirs ».
Chaque fois que je rencontre des enfants qui me disent « je ne lis pas » ou « je n’aime pas l’école », je tends l’oreille. J’essaye de comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Et chaque fois qu’un enfant repart, après m’avoir écoutée, et que j’ai réussi à lui arracher une promesse « d’essayer » de changer d’avis, je suis infiniment heureuse, la gouttelette dans l’océan.
En cette semaine de rentrée des classes, Chères maîtresses de mon enfance, ma gratitude vous est acquise à vie.
Le marathon des salons du livre, festival du livre, fête du livre, nocturnes littéraires et autres … se termine avec la fin de l’été.
Même si le soleil est toujours plus que jamais présent, même si le ciel immaculé continue à briller au-dessus de notre mer bleu azur, la fête est finie et me reste une nostalgie de tous ces enfants rencontrés, qui m’ont émue, m’ont chamboulée parfois, m’ont accompagnée toujours. Quel magnifique privilège qu’a été le mien, de leur parler, de leur sourire, de les encourager et de les aimer. Tous ces enfants étaient un peu les miens. Une si grande et si magnifique famille !
Tous s’apprêtent à prendre le chemin de l’école, du collège ou du lycée, comme pour nous le chemin de la rentrée littéraire.
Il n’y a pas d’âge pour aller vers son destin. Il y a juste une lumière qui nous guide vers le meilleur.
Téo, Laura, Eloïse, Laurie et Lysa, Isaline, Lorena, Lindsey et Miya, Clélie, Dziga, Léo, Paul et tant d’autres, je voudrais vous souhaiter une bonne rentrée scolaire ainsi qu’un avenir prometteur, même si tout n’est pas facile et rien n’est simple.
Tous les ans on nous annonce un mois de septembre difficile. Des manifestations se profilent à l’horizon, peut-être le bruit des armes et des bottes des soldats éclatera-t-il dans des pays voisins. Difficile de rester insensible mais à chacun son combat.
Bientôt nos arbres prendront la belle couleur mordorée de l’automne, les feuilles jucheront le sol des grands parcs, les fruits éclateront en bouche.
À toutes mes lectrices et lecteurs, à mes chères amies et amis du blog, je vous souhaite une rentrée en douceur.
« Écrire, ce n’est pas vivre. C’est peut-être survivre » de Blaise Cendrars
Un petit enfant se réveille ce matin en Chine « pourquoi il fait noir » s’inquiète-t-il ? Pourquoi la cruauté et la bestialité ont-elles fait de lui un aveugle ? Énucléé ! Mais pourquoi ? Comment est-ce possible ?
Des petits enfants gazés à l’arme chimique dans leur propre pays. Par qui ?
Peu importe les responsables, même s’ils sont retrouvés. Même s’ils sont condamnés le plus sévèrement possible, comme la peine de mort, qui rendra la vue à cet enfant, pauvre victime d’un monde cruel ? Qui effacera les séquelles dues aux armes chimiques et qui rendra la vie à ceux qui l’ont perdue ?
Chaque jour apporte son lot de misère avec son contingent de morts, de blessés, certains handicapés à vie. Quel gâchis !
Chaque jour on nous explique qu’il faudra créer une nouvelle loi pour ceci ou pour cela. Ce ne sont que des mots qui n’effaceront hélas jamais les actes barbares. Parce qu’ils sont animés par des fous et comment lutter contre les fous ?
Notre monde est fou, malade, asphyxié, anémié, amputé de toute logique car si on décime à la base, qui sera la jeunesse de demain ?
Laissons-les vivre !
Saint Martin de Pallières, son château médiéval, ses vignes, sa chapelle et ses vieilles pierres solidement ancrées sur cette terre pour l’éternité.
Juste quelques nuages blancs pour dissiper ce qui aurait pu être écrasant de chaleur.
Un village alangui, endormi, silencieux. Quelques enfants, quelques jeunes couples, quelques personnes âgées.
Une salle de coopérative, des bénévoles attentifs c’était leur première, trente auteurs, tous régionaux, tous animés du même sentiment de solidarité pour faire revivre ces villages retirés.
Une bonne ambiance de retrouvailles, nous nous connaissions tous ou presque. Célia un volcan, René un extra-terrestre divinement intelligent, Lucien adorable et paisible, à mes côtés toute la journée. Et comme toujours, quelques revêches qui se prenaient trop au sérieux.
Un accueil chaleureux, un repas du midi sous les arbres, derrière la vieille chapelle (rappelant à certains de vieux émois, qui n’a pas …), du rosé et des éclats de rire.
Sinon pas grand-chose à vous raconter. Très peu de visiteurs, les touristes étaient déjà sur le chemin du retour. Les villageois avaient probablement d’autres priorités.
Mais qu’importe ! Ceux qui étaient là avaient envie de nous rencontrer. La qualité de l’écoute était au TOP ! « C’était simple mais c’était si bien » !
Une adorable Belge qui m’avait écoutée avec beaucoup d’attention, m’a dit « je fais le tour ». Et je l’ai vue vraiment s’arrêter devant chaque auteur. Lorsqu’elle est revenue vers moi, elle m’a dit « ça y est, je reviens vers vous car je viens chercher votre passion ». Je n’ai pas tout de suite compris ce qu’elle voulait dire. Elle m’a désigné « Retourne de là où tu viens » et « Un soir d’été en Sardaigne ». Dans ces deux livres, je sais que je vais trouver mon bonheur puisqu’il est passé par le vôtre ». Cadeau royal … Elle s’appelle Béatrice … Elle m’a été envoyée par mon ange, ça ne s’invente pas !
Quelques « Gustave » sont partis animer des soirées familiales grâce aux mamies, dont celui pour « l’Amiral ». Sa femme m’a dit « c’est l’homme le plus important de toute la famille, c’est notre pilier ». L’amiral sera le mot de la fin.
Demain, samedi, lever matinal pour aller dédicacer au salon du livre de St Martin de Pallières. Retour tardif après une heure et demie, voire plus, de trajet.
J'ai vendu mon âme à mes livres. Une aliénation totale et sans rémission possible. Ma liberté surveillée !
Chut ! Je vous raconterai.
« Si on ne peut avoir la réalité, un rêve vaut tout autant » de ray Bradbury
On ne peut plus regarder la télévision sans entendre parler de la rentrée des classes. Les fournitures scolaires, le coût de la vie, la rentrée des parlementaires, les divergences des uns et des autres... Pendant ce temps à Marseille on continue à "flinguer", dans toutes les régions de France on tue, on blesse. Règlements de compte à OK Corral, entre voisins. Les cars entrent en amour dans le cul des camions, on ramasse les morts et les blessés. L'été sera chaud ...
Mais voilà c'est la rentrée des classes. Les étudiants vont devoir se sacrifier un peu plus car tout augmente, les logements se font rare ... Chaud devant !
Hier je suis allée sur mon carré de sable. Je n'ai rien vu de tout ça. La plage était pleine à craquer, l'eau était sale de détritus abandonnés par des bateaux de plaisance. J'écoutais les babillages à ma gauche, à ma droite. Je reniflais les doigts de pieds de mon voisin en amont. Des mômes nous envoyaient des ballons sur la tête et surtout pas d'excuses ... ils sont en vacances ... Ces chères petites têtes, nos éminences grises de demain !
Et pendant ce temps de pauvres clochards meurent chaque jour. Quoi nous sommes entrés en hiver ? Mais non ! La chaleur, le manque de soins, les rixes, l'isolement ... Il n'y a pas de saison pour mourir ! Ceux-là ne feront pas la rentrée des classes !
Mais comme j'aime positiver, je pense à ces bébés que l'on abandonne dans des "boites à bébé". Par amour ! Oui par amour ! Car une mère complètement démunie et qui aime son enfant préfèrera encore l'abandonner pour lui donner une seconde chance de Vie et de Survie. Qui a eu cette idée géniale de créer ces "boites à renaître" ?
À tous ces bébés qui ont échappé à une mort certaine, comme tant d'autres avant ces "boîtes à miracle", je leur souhaite une belle rentrée solaire.
"C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire." de Gandhi
Tous les ans, au moment de la saison estivale, vient sur notre bord de plage un petit potier. Avec son petit tour, de la terre glaise ocre rosée, ses doigts agiles, son pied qui inlassablement appuie sur la pédale.
Et ça monte et ça descend et ça lisse et ça modèle. Le visage de l’homme est grave, aucun signe de vie et pourtant ses yeux s’appliquent et guident ses mains.
Chacun retient son souffle, un petit enfant s’agite, trop long, trop silencieux. Il tire le bras de sa maman. À l’oreille sa voix lui murmure « tu vas voir, c'est un magicien » ! Son regard doux le rassure.
Émouvant lorsque enfin, d’un peu de terre et d’eau, un petit vase prend naissance, mieux, encore mieux, et encore, et encore. Un manège qui oscille dans un mouvement gracieux. Un ronronnement musical harmonieux. Quand on pense que c’est fini, non ! De sa main l’artiste caresse la terre, les doigts enrobés, un peu écartés, la tête penchée.
Tout le monde sursaute lorsque le pied stoppe la machine. Ensorcelés !
Le sourire sur le visage du potier est imperceptible.
C’est dans l’effort qu’il a puisé sa satisfaction. N’est-ce pas là le but de sa Vie ? Donner Vie à cette terre molle, la façonner, lui donner son empreinte ? N’est-ce pas là sa victoire ? L’emprise de l’homme sur la nature ou tout simplement le bonheur de la création.
Dernier acte, le potier récupère une petite assiette en carton, festonnée, blanche immaculée, y pose le joli vase et le tend à l’enfant qui d’impatient, quelques minutes auparavant, s’émerveille et balbutie un remerciement. Conquis !
Une belle leçon d’humilité, de don de soi. Magique !
Les spectateurs s’éloignent, l’enfant avance d'une démarche raidie, les yeux rivés sur son vase.
Un nouvel attroupement se forme et la magie repart pour un tour !
Ce soir je suis en état de veille. Impossible de rattraper le sommeil qui me fuit car il jalouse mes émotions de la journée. Une belle journée en effet. Une rencontre improbable alors que j’avais décidé de passer un moment tranquille, de me poser, loin des dédicaces, des livres qui consument mon existence, oubliant de vivre autrement que par eux.
Mes livres
Ivre !
Ma passion,
Mon aliénation,
Ma douce folie,
Mon nid.
Je suis face à l’ordinateur et mon esprit vagabonde. Je ressasse et je cogite et je revis ce moment précieux où il est apparu cherchant une table dans ce petit restaurant de plage. Pourquoi ai-je atterri là et pas ailleurs ? Et lui pourquoi ? Olivier, symbole de la paix !
Ah ! La tête qui cogite et qui mélange tout ! Toutes les émotions, les souvenirs, les allers-retours de toute une vie dans ce regard. Puis dans ce sourire. Puis dans ces paroles. Puis dans ce partage. Juste une rencontre improbable avec Olivier Pagès. Un artiste, lui aussi. Cinéma, théâtre, télévision ... Pas étonnant n’est-ce pas ? J'ai eu envie d'en savoir plus, je suis allée sur son site, Olivierpages.com Intéressante biographie alors qu'il parait simple et naturel. C'est ce qui m'a plu en lui !
Brusquement, mon écran me paraît bien lumineux.
Au moment précis où je travaille le mieux !
Parce que le cœur rejoint la tête et que les pieds sont calés sous la chaise.
Je ne peux fuir ! Ai-je envie de fuir ?
Cette rencontre improbable a remis de l’essence dans mon moteur. En toute candeur.
Candide !
« Gustave » m’interpelle « cesse de rêver, le tome trois t’attend ». Je sursaute, interrompant là mes rêveries.
Gustave, mon sucre d’orge, Pépé Charles ma pomme d’amour caramélisée. Simon l'amour inconditionnel.
Je n’avais pas pris garde à mes doigts qui déjà filaient, tout excités, sur le clavier.
« Pépé Charles, ton fils est là. Tu as tellement attendu ce moment et tu sembles perdre tous tes moyens. T’inquiète surtout pas, Simon va t’aider. Quand on aime comme il t’aime, il sera ton meilleur allié. N’a-t-il pas fait le plus gros du boulot ? Pépé Charles le train est là, prêt à t’embarquer pour le meilleur. Le pire est derrière toi.
Grand-père qu'est-ce que tu as ? Rien, Simon, Rien" !
Minuit, le marchand de sable passe ...