La petite fille aux pieds nus.
08/11/2023 14:11 par ninanet
« Le roman est l’histoire éternelle du cœur humain. L’histoire vous parle des autres, le roman vous parle de vous » Alphonse Karr
Depuis le 7 octobre 2023, je ne dors plus de la même façon, ne ris plus autant qu’avant cette date fatidique, mes larmes perlent sur le bord de mes cils mais personne ne les voit. Les souvenirs oubliés dans le tréfonds de mon cœur somnolent, attendant le moment pour réapparaitre sournoisement. Ils se bousculent me disant « tu te souviens » ? Non je ne veux pas me souvenir ! Nonbstant je me souviens ! Un gros soupir s’exhale de ma poitrine comprimée. L’histoire vous parlera de moi mais n’est-ce pas de vous qu’il va s’agir ?
Tous les jours apportent son lot d’horreurs, de bêtises humaines, de haine. Le danger est qu’on s’y habitue. Ah bon ? Encore ? Décidément ! Ça va durer longtemps, mais encore ???
Les médias nous abreuvent de propos parfois insipides juste pour faire monter une mayonnaise sans œufs… Eh oui le paradoxe aujourd’hui c’est que tout le monde a son avis sur tout ! Mais la réalité est là avec des preuves intangibles. Chaque jour plus difficiles à entendre, à comprendre… Peut-être plus tard, mais il sera trop tard…
Pendant ce temps des vies sont sacrifiées. Des vies sont déshumanisées. Des vies sont utilisées comme des cibles dans un champ de tir.
Je cherche du regard mon radio-réveil silencieux sur ma table de nuit et je m’aperçois que je n’ai dormi qu’une heure. J’ai le cœur serré sans trop savoir pourquoi, puis brusquement resurgissent les informations de la veille. Les ai-je vécues ou rêvées ? Comment faire le tri dans ma déchetterie. La vie est un éternel recommencement. Oui j’ai grandi dans la peur du méchant. Oui il ne fallait pas accepter un bonbon et suivre un inconnu… Oui j’ai entendu les grands chuchoter les mots tels que tuer, poing américain, couteau, voler, sadisme, enterrement… Je n’y comprenais rien seul mon instinct murmurait « l’heure était grave ».
Les portes de mes souvenirs qui claquent les unes après les autres, ne se referment plus. Elles grincent dans un petit oscillement pour me forcer à témoigner…
Ma plume abandonnée ces temps derniers va reprendre du service. Je me le promets.
Soyez vigilants, prudents mais attentifs. Je vous laisse mon roman n’attendra plus.
Bonjour mes amies et amis.
« La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient. » Gabriel Garcia Marquez
Une journée de dédicaces de plus à mettre dans mon escarcelle de souvenirs. Pour plus tard… Pour me revisiter lorsque je n’aurais plus la force ni les moyens de me déplacer. Sauf que cette journée n’y fera pas long feu, elle aura glissé des mailles du filet et je ne la retiendrai pas. Il faisait froid, humide… j’étais frigorifiée, face à la porte qui n’avait de cesse de me narguer en s’ouvrant et en se refermant. Qui a dit que la vie d’auteure est facile ?
Hier durant ma séance de dédicaces, l’euphorie des précédentes est tombée… J'ai dédicacé modérément. Le temps n’étant pas de la partie, l’ambiance dans le magasin était pesante. Les sourires aussi absents que les apparitions du soleil.
Je remercie les personnes qui m’ont écoutée et ont choisi mes livres avec beaucoup de plaisir. Des couples qui sont repartis avec « Lettre à pépé Charles comme une évidence. Les mamans de Loélia, Lily et titi (Tiffany) avec les « Gracieuse et Panache… ».
Dans chaque séance de dédicace il y a le moment étincelle.
Une lectrice est passée sans me voir, a fait le tour des livres. Puis arrivée à ma hauteur me regarde enfin et je lui fais remarquer que j’étais là pour dédicacer mes livres et si elle pouvait avoir un coup de cœur… Aucune réponse mais une écoute. À chaque présentation d’un titre, aucun murmure, aucun sourire, aucun intérêt visible pour mes livres. Au moment où je m’attendais à ce qu’elle me tourne le dos, elle prend « La Miraculée », le feuillette avec un très large sourire aux lèvres et me dit « La Miraculée » m’intéresse. J’adore lire et j’ai une très belle bibliothèque, « La Miraculée » y a toute sa place.
J'étais émue, une année de ma vie mise à l'honneur dans sa bibliothèque. Un grand merci pour ce cadeau.
Et comme un bonheur ne vient jamais tout seul, en rentrant hier soir sous la pluie, le vent et le brouillard, je jette un rapide coup d’œil sur mes posts et je découvre celui de Géraldine Spatazza : « Pépé Charles est formidable, il m’a transportée ». Rien de tel pour faire retomber la fatigue et l’angoisse du retour. Bonne soirée.
« La sensibilité ne s’acquiert pas, elle est une richesse que seule l’âme authentique possède » A.Schlaumich
Bonjour mes amies et amis, petits et grands,
Depuis hier, une image vue à la télévision, nous montrant Éric Naulleau en larmes après un témoignage poignant d’un vieux monsieur à propos de deux parents tués dans les pires conditions et de leur bébé brûlé vif dans un four, tourne en boucle dans ma tête. Cela se passe de nos jours dans un kibboutz. La barbarie ne connaît pas de limites. Honte à elle et à ceux qui la pratiquent.
Je connais Éric Naulleau pour l’avoir côtoyé au Salon du livre à Monaco. On s’ennuyait un peu tous les deux en fin d'après-midi et nos échanges étaient simples et chaleureux. Nous nous sommes quittés sur une belle accolade et une photo de nous deux.
J’ai également appris que Elie Chouraqui a publié une tribune et lancé un appel à tous ses amis artistes, enfin que Philippe Torreton a à son tour lancé un cri « Je suis juif ».
Pourquoi faut-il toujours s’identifier au mal passé (je suis Charlie) pour expliquer le mal présent (je suis juif) ?
Il y a quelque temps je vous avais raconté l’histoire de mon grand-père qui avait adopté un petit gamin affamé, l’avait surnommé « Shalom » parce qu’il était épris de paix. Mon papa Henri, l’exilé, qui avait trouvé une terre pour y être enterré après l’avoir cultivée et qui voulait y vivre sans problèmes. Mon grand-père mon héros.
J’ai une autre histoire tout aussi jolie à vous raconter. Elle est authentique au mot près.
Mes parents, à Tunis, travaillaient très dur sur leurs machines à coudre. Ma mère le soir ne pouvait plus bouger son bras tant l’épaule lui faisait mal à force d’activer le volant d’une machine à coudre mécanique, j’entends encore ses grognements quand l'aiguille se cassait parce qu'elle se dépêchait pour terminer la confection de sa pile de caleçons en popeline blanche (ça ne s'oublie pas) avant de nous préparer le diner. Tous les jours après l'école je l'aidais, en apprenant mes leçons, un livre sur mes genoux. Je sais ça fait un peu Cosette... mais j'ai été très heureuse à cette époque, pauvre mais si proche de ma mère.
Le dimanche c’était jour de grande lessive. Une femme musulmane, plus toute jeune, venait régulièrement lui prêter main forte. Elle avait 5 enfants et peinait à les nourrir, son mari était parti elle ne savait où. C’était coutumier à l’époque là-bas. Chaque fois qu’elle arrivait, elle commençait par embrasser la main de ma mère. Et la bénissait pour son grand cœur. Il faut savoir que nous avions à peine de quoi manger… Et ces deux femmes qui abattaient un travail colossal en chantant en choeur « Habak Naar, ya habibi" , de Abdel Halim El Hafez) faisaient plaisir à voir. J’écoute cette chanson toujours et encore. Une belle chanson d’amour qui disait « je t’aime le feu, mon amour le feu ». De là vient peut-être mon esprit romanesque, j’étais gamine.
Puis cette femme repartait avec tout ce que ma mère pouvait lui donner, nos vêtements usés mais rapiécés par ma mère, un quignon de pain, un morceau de viande ou une piécette quand c’était possible.
Quand je m’en étonnais, ma mère me disait « Donne, le Bon Dieu te le rendra au centuple ». Cette maxime a toujours été suivie d’effet. La générosité paye toujours.
Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
« La plus haute forme d’espérance est le désespoir surmonté » Bernanos
Pour une fois je serai brève. Par les temps qui courent et tous les drames que la vie nous annonce tous les jours sans ménagement, la tristesse m’estourbit.
J’ai une pensée chaleureuse pour mes amis qui sont dans la détresse à cause de la tempête Cioran. Elle a sévi toute cette nuit en provoquant bien des dégâts.
Le temps qui passe vous aidera à surmonter ces mauvais moments. Les beaux jours reviendront. Juste un peu de patience.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et l’espoir fait vivre dirait ma mère.
Mes deux amis volettent et viennent s’abriter dans mon jardin. Ils se joignent à moi pour vous souhaitent le meilleur.
Je vous embrasse de toute mon empathie et de mes encouragements. Annette.
Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
Un bonjour spécial à Ezzio mon petit-fils de cœur et à Emmanuelle sa maman.
"J'ai envie de dire à chacun que le bonheur est à inventer avec les ressources du quotidien, avec les fleurs de l'imprévisible, avec les rires de l'inattendu et les plaisirs de l'étonnement ». Jacques Salomé
J’ai pris pour habitude de vous relater mes journées de dédicaces. J’ai toujours affirmé qu’à Montauroux c’est du bonheur assuré. Je vous préviens, je serai un peu longue mais une journée pareille ne s’improvise pas, ne se résume pas en quelques lignes…
Au vu de la conjoncture actuelle et à cause de cette conjoncture, hier matin, j’ai pris le chemin de l’Espace Culturel avec une certaine appréhension. Et j’ai eu tort. Car là m’attendaient un cadeau des plus imprévisibles, un plaisir de l’étonnement, et des rires de l’inattendu… Même en rêve je ne m’y serais pas attendue !!!
Commençons par le début, mon arrivée à l’Espace Culturel ; ma table face à la porte a changé de place. Il paraît que je suis la championne des dédicaces, et qu’on comptait sur moi pour prouver que la table déplacée ne changerait rien à l’affaire, que je dédicacerai comme les autres fois. Oups !!! Un challenge pas vraiment à mon goût mais que dire, que faire ? Alexandra la responsable-chef et Elodie son bras droit, m’accueillent toujours avec tant de gentillesse et d’empathie ! Si elles m’ont mises là c’est qu’elles n’avaient pas d’autre choix !
J’ai lancé un regard circulaire et force était de constater que j’étais complètement noyée dans un amoncellement de gadgets, de livres pour enfants de toutes sortes, de jeux, dans un véritable labyrinthe qui ne menait pas à ma table. Une marée noire face à mes quelques livres. Bref moi la petite auteure de 1,52m, j’en avais le tournis. J’ai fait bonne figure et j’ai pris mon mal en patience. Qui vivra verra, dirait ma mère.
La matinée démarra très doucement. Deux « Lettre à pépé Charles » m’ont quittée allègrement, dans la joie et la bonne humeur de Caroline puis de Anne. Le tome 6 de Gracieuse et Panache a fait le bonheur de Chloé grâce à son grand-père et le tome 5 celui de Pénélope grâce à sa maman.
En moi-même je me disais que la journée n’allait pas m’apporter la satisfaction habituelle, et pour mon score de dédicaces n’en parlons même pas !
Que nenni ! J’étais dans mes pensées lorsque surgit Ezzio suivi d’Emmanuelle sa maman. À proprement parler ce n’est pas une surprise. Tous deux me font l’honneur et le grand plaisir de venir à ma rencontre à chaque dédicace à Montauroux.
SAUF que là Ezzio avait une main cachée sous son blouson. Après nos embrassades, nos sourires… Emmanuelle murmure à Ezzio « qu’est-ce que tu attends, donne-le à Annette »…
Ezzio tout intimidé sort un paquet cadeau et me l’offre. J’ai tout de suite pensé à un livre vu le format mais pas à CE LIVRE ! Mes yeux humides, ma gorge serrée. Ezzio a écrit une histoire, NOTRE histoire. Nos rencontres depuis ses sept ans jusqu’à ce jour 11 ans. Sa maman a réalisé un travail d’orfèvre car chaque page comportait des photos, des illustrations en couleur face au texte d’Ezzio… Toute ma vie d’auteure pour enfants. Cent fois mieux que je n’aurais été capable de le faire !
Je ne voulais pas lire devant Ezzio pour garder ce moment de lecture rien que pour moi, et en même temps je n’ai pas résisté. Et cerise sur le gâteau, Ezzio s’est inspiré de mon style d’écriture pour réaliser son conte. Du haut de ses 11 ans il a fait fort !
Voici quelques extraits qui m’ont touchée :
Tout d’abord voici comment me voit Ezzio « une dame jeune et en même temps âgée… ». Ben oui quand je présente mes contes pour enfants, mes rides s’effacent sur mon large sourire.
« Alors je vous explique… Elle (sa maman) prit 4 livres dans ses mains. Ces 4 livres racontent l’histoire d’un écureuil et d’une mésange (j’adore les mésanges) qui vont aider une petite fille… enfin vous verrez la suite si vous achetez les livres »…
Déjà Ezzio a compris qu’il faut mettre un peu de suspense dans un récit ! Bravo.
« Il y a aussi d’autres livres que je vous laisse découvrir, dit Annette… Pour une première fois les romans me donnaient envie de les lire ».
Là j’ai été particulièrement touchée : « Moi je pris les 4 tomes de Gracieuse et Panache et ma mère aucun, le budget était trop haut pour en acheter d’autres. Elles continuèrent à bavarder et moi je m’imaginais lire Gracieuse et Panache... »
En fait Emmanuelle voulait se choisir un de mes livres mais elle a privilégié Ezzio…
« Je pris le temps de lire tous les petits détails, comme la dédicace, au début. Ce que je trouvais assez fascinant, c’est qu’Annette trouvait des mots soutenus mais en même temps courants… ». (ce sont les propres termes d’Ezzio. Je n’invente rien). J’arrête là, il y en a 29 pages ! Mais on ne peut zapper la conclusion :
« Grâce à toi Annette j’ai réussi à réaliser un de mes rêves. Et depuis la première fois qu’on s’est vu, j’étais sûr que c’était … le début d’une aventure. !
Le reste de la journée s’est passée avec encore la musique de nos échanges dans mon cœur.
Merci à Emmanuelle, maman adorable. Sa vie n’est pas des plus faciles mais elle se bat ! Elle est repartie avec « Un soir d’été en Sardaigne » ayant lu le tome 2, elle a voulu le 1.
Merci Ezzio, sacré petit bonhomme, tu es très doué et je suis contente que nos rencontres t’ont apporté du bonheur et l’envie de lire et d’écrire.
Je me dois tout de même de remercier la grand-mère de Dimitri, un jeune ukrainien. Elle lui a offert « Lettre à pépé Charles ». Elle a refusé une dédicace car m’a-t-elle dit « je n’aime pas qu’on écrive sur les livres, et tous mes petits-enfants le liront ».
Merci à Léonard, Lena (sans accent sur le e) et dans l’émotion j’ai mis l’accent… pas grave m’a dit sa maman, Maël et Alexandre gâté par un grand-père très attentif, Angélique... pardon je sais que j’ai oublié de noter quelques prénoms…
Et je vais finir en beauté ! Jeannette. Ah Jeannette ! Elle cherchait des livres écrits en anglais, n’en a pas trouvé à son goût, repasse me voir… Me dit « bon je vous écoute qu’écrivez-vous ? ». Jeannette, élégante, raffinée, d’un certain âge, née en 1937, m’a bluffée. Elle danse le folk, va passer des après-midi dans les Ehpad avec son gros chien et je ne sais plus quoi encore. D’une vitalité à faire crever d’envie les plus jeunes ! Elle choisit « Lettre à pépé Charles ». Je m’apprêtais à le lui dédicacer quand elle me dit « et ces deux-là ? Allez ! Vous m’avez convaincue, vous allez me dédicacer les trois et entre temps je dois aller au rayon informatique faire des achats et j’arrive ». Elle revient toute souriante, nous avons pris la photo et elle est repartie. J’ai presque eu le sentiment qu’elle voulait me prendre dans ses bras, elle n’a pas osé, moi non plus ! Mon mari est venu me chercher. Fin. Rideau !
Moralité : ne jamais s’avouer vaincu(e), ne jamais désespérer, être sincère, simple et passionné(e) et tout va bien. Ceci pour dire à de nombreux auteurs qui refusent d’aller dédicacer, « vous ratez l’essentiel de votre vie d’auteurs ».
Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
« Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Daniel Pennac
En 2009, lorsque j’ai débuté ma vie d’auteure, lectrice assidue, j’ignorais tout de ce « métier ». Jamais je n’avais imaginé qu’un jour mon nom serait sur la première de couverture d’un livre, de plusieurs livres, encore et encore !
J’ai découvert un nouveau chemin, dans un monde au soleil brûlant, au ciel lumineux.
Mais aussi dans un monde de jaloux, d’envieux. La méchanceté, jamais gratuite, m’a poussée à aller de l’avant. On verra, ce qu’on verra… Et c’est tout vu !
En 13 ans j’ai publié 8 titres adultes mêlant les genres, recueil de nouvelles et poésies, romance, récit témoignage, saga provençale, suspense psychologique… et 7 contes - premières lectures - « Gracieuse et Panache… ». illustrés par mes soins.
Je n’ai eu de cesse d’écrire pour raconter des morceaux de Vie, des mots « sens de Vie ».
Pour les enfants, il me tenait à cœur de leur faire passer des messages et notamment « aimons-nous les uns les autres ».
Nous vivons dans un monde difficile, on ne se parle plus, on ne sourit plus, on se moque des « qui ne sont pas comme nous »… Les enfants entendent les mots tels que « Guerre », « crimes », sauvagerie, « harcèlement »…
Moi j’ai voulu parcourir le chemin inverse. J’ai tenu à expliquer aux enfants la nature, l’amitié, le partage. Et pour ce faire je me suis inspirée de mon enfance qui ne m'a jamais quittée et des réactions d’enfants rencontrés en dédicace.
Quel bonheur de les voir serrer sur leur petit cœur un « Gracieuse et Panache » !
Quel honneur de recevoir en retour leurs compliments, leurs coloriages !
La série « Gracieuse et Panache » est ma plus grande fierté. Je me refonds dans mon enfance quand à l’âge de 9 ans j’apprenais à lire à des enfants de mon quartier, de parents analphabètes. Et aujourd’hui j’offre à lire avec mes mots, mes sentiments, mon envie de partager la magie de la lecture. Ce n’est pas un hasard si le cercle de mes petits amis s’agrandit, Vincente, Luc, Mathilde et Ezzio et tant d’autres…
Noël approche, un livre au pied du sapin fera la joie des petits et aussi des grands. Merci.
http://a5editions.fr
« Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde » Jean de La Bruyère
Une seule rencontre m’a suffi pour rendre mon samedi de dédicaces au Salon du Livre à Saint Laurent du Var, lumineux.
Comme j’ai pour habitude de positiver, je continuerai. L’accueil toujours aussi chaleureux, les mamies fidèles au poste pour le café d’accueil et le repas du midi servi à notre table.
Le temps nous a fait l’immense cadeau d’arrêter ses caprices pluvieux pour nous offrir un joli soleil et un ciel bleu flirtant avec quelques nuages blancs.
Le seul bémol, le peu de visiteurs. Sûrement causé par une conjoncture difficile à plus d’un titre. Je ne m’attarderai pas là-dessus.
Je reviens à ma rencontre, dans la matinée, avec une petite ukrainienne Yelyzavlota. Elle était accompagnée de sa maman. Toutes deux rentraient chez elles, une petite maison posée là sur la place de ce vieux village où trône l’église. (Nous avons eu droit à deux mariages l’après-midi). Nos regards se sont croisés. La gamine m’a souri et je lui ai demandé si elle aimait lire. Timide elle a hoché la tête. Entre êtres humains on arrive toujours à se comprendre. La maman ne parlait pas français, ni anglais, donc comment échanger ? Eh bien nous y sommes arrivées elle et moi. Puis la petite a pris le relais. Elle parle parfaitement français. Deux beaux yeux bleus immenses et un sourire admiratif se sont posés sur mes livres. Elle a regardé sa maman, qui sans un mot a hoché la tête. Puis elle nous a prises en photo.
Dans le calme de l’après-midi, voilà que Yelyzavlota (j’avoue qu’elle ma noté son prénom) revient devant ma table et me dit « c’est très beau ». « Ah tu as déjà commencé à lire le livre ? » et elle me répond « oui et j’aime beaucoup ». Un petit signe de la main et elle repart rejoindre son papa et sa maman qui me fait également un signe amical.
N’est-ce pas le meilleur manège du monde, cette petite fille qui a tenu à me revoir pour me dire qu’elle avait aimé « Gracieuse… » ? Et cette rencontre avec cette famille ukrainienne ?
Bonne journée.
Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
« Elle avait compris que les livres étaient une nécessité, le rocher sur lequel était fondée sa vie » Graham Swift
Samedi et dimanche prochains je serai en dédicace. Oui je sais, on m’a souvent reproché de ne parler que de mes livres. Ce n’est pas tout à fait exact, nonobstant il est certain que le virus (dédicace) du stylo sur la première page blanche de mes romans est fortement ancré en moi. Inoculé depuis mes plus jeunes années. Mes petites poésies griffonnées en cachette, mes petits billets d’humeur ou d’amour ou d’amitié, c’est selon… J’étais très timide et ce face à face avec mes petits brouillons me permettaient de m’exprimer pour mieux me connaître. Je ne gardais rien de peur que ma mère ne tombe dessus. Comprenne qui peut !
Remettons un peu les pendules à l’heure.
Qu’est-ce Écrire ? Pourquoi écrire ?
Un jour j’ai rencontré l’ami d’un ami, nous buvions un café tranquillement lorsque l’ami de l’ami me regarde et avec un petit sourire en coin me demande : « alors il paraît que vous écrivez ? ». Je lui ai répondu du tac au tac, sans réfléchir : « non, je raconte des histoires ». Cela a clos le débat. Eh oui ! N’en déplaise, je raconte des histoires, les miennes mêlées à celles des autres, le plus anonymement possible. Mes personnages prennent leur envol et l’histoire se construit au fils des lignes et des pages blanches noircies. Un auteur est seul quand il écrit, seul quand il se relit, n’en dort des fois pas de la nuit et se relève pour apporter une petite correction, remplacer un mot par un autre plus adéquat. L’auteur porte son roman, comme on porte le monde chante Florent Pagny.
Pourquoi j’écris ? Parce que dans une vie, on amasse des secrets, des souvenirs, des moments heureux, des tristesses, des rêves... Mais voilà ! Il faut oser. Et voilà ! Cela fait douze ans que j’ose.
Ce qui est paradoxal c’est que j’aime la création, j’aime créer des personnages, j’aime créer des espaces colorés dans mon jardin, j’aime cuisiner, j’aime peindre. Mes mains et ma tête toujours en activité. Je suis curieuse de tout ! Et par-dessus tout, de lecture et de littérature.
La peinture, je l’ai pratiquée en atelier, en associatif, avec des amies et amis. Là est toute la différence avec l’écriture en loup solitaire. J’ai exposé par esprit de camaraderie. Attendre toute la journée quelques promeneurs qui dissèquent vos tableaux puis le soir boire un petit coup lors du vernissage. Bon, pourquoi pas ! Sauf qu’à chaque fois que quelqu’un s’arrêtait devant ma toile, je priais le ciel qu’il continue sa route. Je ne vends pas mes toiles. Je ne peux pas m’en séparer. Par exemple, un jour un adolescent a voulu acheter mon clown, il m’a suppliée aidé de sa grand-mère. Non, c’est non. Je lui ai offert la photo de mon clown. Parce que ce clown, c’est moi et moi je ne suis pas à vendre !
Aussi revenons aux dédicaces. Qu’est-ce qui me faire courir ainsi les fins de semaine ?
Tout simplement j’ai besoin de ces contacts. De ces échanges qui sont très enrichissants, certains se transforment en amitié pérenne... C’est vital, c’est ma respiration.
Ma raison d’être :
« Elle en a vu de toutes les douleurs
Elle est revenue de tant de combats
Elle a tellement tendu son cœur
Là où d'autres ont baissé les bras »… Pascal Obispo.
Quand j’arrive à persuader un enfant qui renâcle « non je ne veux pas lire » en enfant qui me lit, c’est la plus belle récompense que je puisse recevoir. Quand un adulte, après m’avoir lue, revient me voir, me raconte ce qu’il a ressenti en me lisant, qu’il l’a même offert à quelqu’un qui en a besoin… et là la fontaine aux confidences coule à flots… C’est un cadeau car ce n’est aucunement intéressé, c’est juste de l’empathie partagée. Le virtuel ne peut remplacer le réel, le contact humain, les dédicaces !
Ainsi chers lectrices et lecteurs, petits et grands, quand vous rencontrez un(e) auteur(e), souriez-lui, tendez l’oreille, partagez et passez votre chemin si vous n’êtes pas intéressés mais si affinités, demandez une dédicace, la cerise sur le gâteau que vous dégusterez tranquillement chez vous.
Merci.
« L’impénitente dédicaceuse ».
Bonjour mes amies et amis.
C’est quoi être vieux ?
Je n’arrive pas à le savoir.
Je continue à courir, à écrire, à rire, à découvrir, à lire, à me faire plaisir.
Je continue à m’extasier devant une jolie fleur, une belle peinture, un beau ciel bleu et un soleil venant rosir le soir au moment de se coucher.
Je continue à rêver. Ma vie a été parsemée de belles histoires.
Je continue à boire et manger tout ce qui me plait. Sans état d’âme !
Comme hier, comme avant hier, et aujourd’hui sans doute comme demain.
Je n’arrive pas à me dire que les années ont passé sans m’impacter. Ce n’est guère possible !
Quoi déjà ? Quoi ? Non ce n’est pas possible ? Eh oui ma calculette ne me trahit pas.
Ce matin, au supermarché, je faisais mes courses et une dame arrivée à ma hauteur s’écrie :
- Ah mais c’est bien toi ! Je t’ai tout de suite reconnue, même de dos. Au fait c’est comment déjà ton prénom ? Je perds un peu la mémoire ajoute-t-elle un peu confuse.
J’avoue humblement que je l’ai également tout de suite reconnue mais que j’avais aussi oublié son prénom. Je ne le lui ai pas demandé, peut-être par fierté.
Nous avions fréquenté le même atelier de peinture durant quelques années. Avions ri, échangé, colorié, peinturluré en toute amitié… On ne s’est plus revu depuis une dizaine d’années.
À mon « alors comment tu vas ? » j’ai ouvert le bal des « Tamaloù ».
Moi je me suis bien gardée de lui raconter mes petits bobos. N’a-t-on pas des bobos à tout âge ? Ne suis-je pas une Miraculée à plus d’un titre ?
Du reste elle ne me questionne pas sur ma santé :
- Et toi, tu continues toujours tes livres ?
- Oui bien sûr !
- Non, c’est vrai ? J’aimais bien te lire, maintenant je ne peux plus…
Et c’est là que j’ai su ce que c’est qu’être vieux. Dans ses yeux j’ai vu son regard survoler mon visage vieilli, mes pattes d’oie et mes rides. Sûrement l’effet miroir, comme le mien sur son visage.
Je ne sais plus qui a dit : un visage ridé c’est un visage qui a beaucoup ri.
Alors oui j’ai beaucoup ri et toujours caché mes larmes. Ma mère m’avait surnommé « la fière ».
Alors oui, je continue à écrire, mes rides n’y pourront rien.
Seule ma tête guide mes doigts sur le clavier. Seule mon envie d’avoir envie me pousse à reprendre mes crayons et ma gomme pour illustrer mes petits contes pour enfants.
Qui m’aime me suive !
Il sera encore temps de se poser la question « qu’est-ce qu’être vieux » ?
Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
« On voit à la démarche de chacun, s’il a trouvé sa route. L’homme qui s’approche de son but ne marche plus, il danse » de Friedrich Nietzsche
Eh oui ! J’avais hâte de reprendre le chemin des dédicaces et cette journée de samedi à Cogolin est passée si vite ! Et pourtant une sournoise odeur de morosité plombait l’ambiance !
Que faire ? Les « bonjour » restaient souvent sans réponse. Les regards évités, voire détournés !.
« Rien n’est pire que de laisser indifférent » et surtout « ne pas se laisser abattre »…
J’ai donc sorti de ma besace secrète mon arme fatale « mon sourire et ma passion ».
Et ça a marché ! Que voulez-vous foi de « La Miraculée », vouloir c’est pouvoir !
Je ne vais pas pérorer, mon score très honorable vu la situation, était moindre que j’aurais souhaité. Les temps sont durs, l’argent manque mais la générosité était présente.
Aussi un grand merci à ces mamans, papas, grands-mamans, filles et fils qui m’ont accordé un moment d’écoute asses long pour certaines (qui se reconnaitront) et qui ont choisi « LE » livre qui fera plaisir ou pour se faire plaisir.
Le palmarès revient comme toujours à « Lettre à pépé Charles ». Et l’explication en est simple : il vole la vedette à mes autres titres, je le présente avec tant de passion ! C’est mon enfance, ma vie d’avant, mon grand-père, mes parents qui n’en ont rien su…
Suivi de près par mes contes pour enfants « Gracieuse et Panache… ». Les enfants ne trichent pas et à chaque fois j’entends « c’est vous madame tous les dessins » ? Oui c’est moi et dès que je parle coloriage, là c’est dans la poche ! Pour mon plus grand bonheur !
Le retour à la maison a été fastidieux. 1h50 pour parcourir 35Kms. L’été n’a pas encore plié bagage, les touristes sont encore à lézarder sur la route de St Tropez. Des Hollandaises sont parties avec « Lettre à pépé Charles » pour parfaire leur français, m’ont-elles dit. J'avoue humblement que j'étais fière
Juste pour clore cet article, une anecdote rigolote mais pas que : Deux amies d’un certain âge ont ignoré mon « bonjour » et sont allées se planter devant la banque de livres à ma droite. Elles ont soulevé un livre et n’arrêtaient pas de dire « Terrible ce livre, il m’a emportée; moi aussi, magnifique… » j’en passe et des meilleures. Ma fierté a été piquée au vif. J’ai ressorti mon arme fatale et doucereusement leur ai demandé de me parler de ce superbe livre. Et c’était reparti avec « il m’a emporté, on veut lire un autre livre d’elle… ». Et là j’ai sorti ma dernière carte : « C’est merveilleux de faire autant d’éloges à propos d’une auteure… J’aimerais bien que vous m’en fassiez aussi, mais pour cela il faudrait me lire. Laissez-moi vous présenter mes écrits ». Elles sont reparties avec « Lettre à pépé Charles »… Elles m’ont promis un retour de lecture ! Croisons les doigts.
J’ai dansé avec mes mots et ma passion. Ce n'était pas gagné d'avance !
Bises.