Un peu d'eau, de soleil et d'amour...

18/08/2016 16:45 par ninanet

  • Un peu d'eau, de soleil et d'amour...

    Un peu d'eau, de soleil et d'amour...

    18/08/2016 16:45 par ninanet

Quelques plants offerts par mon voisin, plantés sans conviction, mais la nature est ainsi faite qu’elle répond parfaitement à nos aspirations. Il suffit d’y mettre ses convictions. Ça va marcher ! La preuve par l’image.

D’humeur légère ce matin,

S’impose une visite au jardin.

S’exhale des parfums de toutes parts,

S’offre à vos yeux ce doux faire-part :

 

Je vous ai bichonnés tout l’été

D’eau et d’amour je vous ai abreuvés

De jour en jour je vous ai observés,

Et admiré vos premières fleurs dorées.

 

Plusieurs matins, je me suis découragée

Impatiente,  mes mains vous cherchaient

Rien, toujours rien, vous me narguiez

Tapis sous le feuillage, de moi vous jouiez.

 

Ce jour, un jour pas comme les autres, certes

Vous m’êtes apparus dans votre belle robe verte

Enfin vous êtes là et je vous ai cueillis, guillerette

Trésor inestimable pour ma première cueillette.

 

Sont-ce mes mots tout bas murmurés ?

Sont-ce mes vœux pieusement formulés,

Miraculeusement exaucés ? La Nature est bien faite

Un peu d’eau, de soleil et d’amour, simple recette !

L'harmonie...

16/08/2016 21:44 par ninanet

  • L'harmonie...

    L'harmonie...

    16/08/2016 21:44 par ninanet

"Entre deux individus, l'harmonie n'est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir" de Simone de Beauvoir

Cette année, j’ai décidé de ne pas me laisser aller à la facilité en participant toujours aux mêmes salons, à l’exception de certains que je ne raterai pour rien au monde, question de gratitude. 

J’apprécie également d’inaugurer les premiers salons. Les organisateurs, les bénévoles se donnent un mal fou pour que l’événement soit une fête pour tous, autant pour les auteurs que pour les visiteurs, et je crois en la magie de la première fois.

J’avais depuis le début entendu parler du salon littéraire de Valdeblore mais je n’y attachais pas d’importance, trop loin, difficile d’accès. Puis lorsque j’ai reçu leur invitation à participer à leur 6ème édition de la fête du livre, je me suis dit « allez, on y va, ça sera une première, advienne que pourra ».

Première belle surprise, la route est belle. « Mon Dieu que la montagne est belle » chante Ferrat ! Ce petit ruisseau qui serpente à gauche de la route en même temps que nous, la clarté évolue à chaque angle de virage, un voile bleu enveloppe avec sensualité les sommets des montagnes à cette heure matinale. C’est magique ! Merci au GPS, il a été parfait ! Nous avons été attentifs à ses ordres. Aucune incartade.

À l’arrivée, joie des retrouvailles avec des auteurs que je n’avais pas vus depuis un moment. Accueil très chaleureux de l’organisatrice et des bénévoles ; jus d’orange, café, biscuits pour nous mettre en forme, puis une longue table pour pouvoir étaler mes sept titres ainsi que ma mascotte mon clown (en peinture). À midi, pain bagnat délicieux et tarte aux myrtilles, vin, eau et café. Là aussi parfait !

Il y a eu moins de visiteurs que les années précédentes, la raison évoquée serait que les Niçois partent en W.E. pour le grand pont du 15 Août. Je l’ai déjà écrit lors d’une autre chronique, MOINS ne veut pas dire MAL. Bien au contraire, on a le temps de discuter, d’expliquer nos romans, de partager notre amour de la littérature, de se passionner, de sourire, en un mot conquérir l’harmonie entre le lecteur et l’auteur. Et ça marche ! Ma première à Valdeblore fut réussie.

Je ne manque jamais de raconter l’anecdote qui met mon cœur en émoi à chaque dédicace. Cette fois c’est venu de Samuel. Un jeune adolescent de 11 ans. Ses parents avaient avancé sans même me voir et il était un peu à la traîne. Il m’a regardée avec un  vague sourire, je lui ai demandé s’il lisait. Il a répondu « Oh non » ! « Non » ?  Il s’est vite repris « Très peu » en haussant les épaules (sous entendu juste les livres imposés par l’école). Je lui  ai présenté « Lettre à pépé Charles » c’est une lecture confortable pour son âge. Il a secoué la tête négativement. Entre temps ses parents sont revenus sur leurs pas, nous avons discuté un bon moment, J’ai raconté à Samuel mon aventure littéraire, je lui ai présenté « retourne de là où tu viens » en lui précisant bien que ce serait un peu plus difficile pour lui mais que d’autres jeunes de son âge l’avait beaucoup aimé. Je lui ai montré le mail reçu la veille de Théophile, comme lui 11 ans, content d’avoir commencé « retourne… ». J’avais touché son amour propre. Une heure après il est revenu un chèque à la main, m’a fait dédicacer « Retourne… ». Il m’a promis de m’écrire aussi lorsqu’il aura terminé le roman. Sa maman m’a assurée qu’elle ne l’avait pas influencé, il avait vraiment envie de me lire.

Sur le chemin du retour, je fredonnais « mon Dieu que la montagne est belle »…

Une première à Bormes les Mimosas

14/08/2016 21:21 par ninanet

  • Une première à Bormes les Mimosas

    Une première à Bormes les Mimosas

    14/08/2016 21:21 par ninanet

« J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre » de Nelson Mandela

On nous dit que la France est en guerre. On supprime des festivités faisant partie du patrimoine français. À côté de ça des maires sont courageux et maintiennent les rencontres estivales.  Un grand merci à eux.

La première nocturne de la Fête du Livre à Bormes les Mimosas en ce jeudi 11 Août a été une totale réussite. Le maire et toute son équipe ont pris les choses en main pour que la fête soit réussie. La magie de la première fois ! Une très bonne communication, des vacanciers heureux de flâner dans les petites ruelles où étaient installées les tables des auteurs face aux commerçants vendant des produits régionaux, des auteurs mis à l’honneur. Que demander de plus ?

Qui avait peur ? Qui pensait à mal ? Ils sont venus par centaines, de toute part avec des étoiles plein les yeux. N’est-ce pas la meilleure réponse à apporter aux coups lâches de tous ces barbares sans foi ni loi ? Nous étions en fête !

Je ne participe jamais aux nocturnes car le soir je ne suis pas au mieux de ma forme pour affronter la foule. Mais jamais n’est pas français, dit-on. Le hasard s’en est mêlé, un mail, une invitation de dernière minute et me voilà partie. Deux heures trente pour faire 68 Kms sur la célèbre route de St Tropez, dur dur. Une fois sur place, un bon café et hop au boulot. Je n’ai jamais mis autant de temps pour aligner méthodiquement mes livres car j’étais interrompue sans arrêt par des férus de littérature. Qu’importe ! Un monsieur attendait sa femme près de mon stand. Il a commencé à me questionner, puis tout naturellement s’est proposé de m’aider à vider ma valise. Nous discutions comme deux vieilles connaissances et pour finir il est reparti avec « La clé de l’embrouille » pour sa femme qui adore lire et c’est son anniversaire demain. Une dame semblait s’excuser de « me déranger »  un peu avant l’heure de l’ouverture du salon. « Me déranger » ??? Mais non voyons. Léa, Sarah, Agathe, Anita vont aussi avoir la surprise de recevoir « Gracieuse et Panache sont amis » en cadeau d’anniversaire… Et c’est ainsi que mes livres n’ont pas eu le temps de s’ennuyer sur mon stand. Moi je n’ai pas eu le temps d’aller au buffet dînatoire (pas grave j’ai des kilos à perdre et j’avais bien déjeuné à midi, les pieds dans l’eau) et mieux, mon mari est venu à ma rescousse à des moments d’affluence. Il en a été ainsi pour tous les auteurs. À partir de 23h les boutiques fermaient les unes après les autres. Et c’est avec regret que nous avons rangé nos affaires. Un salon comme on aimerait fréquenter plus souvent.

Ce qui m’a le plus touchée, ce sont ces jeunes ados entre 11 et 15 ans, d’une très grande maturité qui repoussait mes livres jeunesse pour préférer « retourne de là où tu viens ». Merci aux parents qui m’ont fait confiance car ce n’est pas un livre facile à lire pour un adolescent. Je ne pourrais les citer tous mais un grand merci à Louis qui m’a assurée qu’il était content de m’avoir rencontrée et il commençait déjà la lecture de mon roman, en marchant, sous le regard très fier et attendri de sa maman. Merci à Théophile, deux grands yeux qui lui mangeaient le visage, un regard franc, une assurance tranquille. Il m’a envoyé un mail le lendemain pour me dire qu’il avait déjà commencé mon livre, qu’il était bien rentré dans l’histoire et qu’elle lui plaisait, qu’il m’écrirait sous peu pour en parler. Pas une faute d’orthographe, une belle tournure de phrase.

Quel bonheur, quelle belle jeunesse, des familles heureuses. Une belle carte postale pour mes vieux jours.

Nous avons mis trois heures pour rentrer, beaucoup de circulation, la route des plages était encore très animée à cette heure bien tardive.

Nous sommes un pays en guerre ? De quel pays parle-t-on, pas de ma France !

L'Amour sous perfusion

10/08/2016 14:05 par ninanet

  • L'Amour sous perfusion

    L'Amour sous perfusion

    10/08/2016 14:05 par ninanet

« Au milieu de l’hiver, j’ai découvert un invincible été » de Albert Camus.

Voilà j’ai enfin trouvé le temps de rééditer « Un soir d’été en Sardaigne » suite à plusieurs demandes de lectrices et j’en suis très heureuse.

Dans tous mes romans, l’Amour est à l’honneur. « Un soir d’été en Sardaigne » est un Hymne à l’Amour. Quoi de neuf sous le soleil me demanderez-vous ? Les troubadours l’ont mis à l’honneur, Edith Piaf l’a chanté pour Marcel, Albert Cohen l’a écrit à sa Belle du Seigneur, Roméo et Juliette a été maintes fois joué au théâtre, Jean Ferrat chante « aimer à perdre la raison » paroles de Aragon qui, lui, boit dans la profondeur des yeux d’Elsa … Quoi de neuf, insisterez-vous ? L’Amour sous perfusion.

Lorsque j’ai commencé l’écriture de ce roman, j’avais surtout envie de raconter une histoire romanesque, avec mes mots, mes ressentis, mon écoute et mon regard sur la société contemporaine pour être au plus près du quotidien de mes lectrices et lecteurs. Il est encore plus d’actualité aujourd’hui.

Et bien évidemment, je voulais associer l’envie d’Aimer sans condition, sans apriori, sans honte, sans limite d’âge avec l’envie de rêver la tête dans les étoiles.

Se lâcher ! Oser ! Marquer sa  différence pour Aimer avec son petit grain de folie.

La Vie ne vaut d’être vécue que sous perfusions de Bonheur.

C’est ce qui arrive à Elsa l’héroïne principale du roman.

Pour lire les chroniques littéraires à propos de ce livre et pour l’acquérir si le cœur vous en dit Le site : http://a5editions.fr paiement sécurisé par Paypal, envoi sous 48h en port franco dédicacé, marque-page offert.

Pour en parler, si vous êtes dans les parages, dans le Var pays d’Amour sous le soleil et le sable chaud, je serai en dédicace :

Le 11/8 à Bormes les Mimosas de 18h à minuit

Le 13/8 de 9h à 17h sous la Halle La Bolline à Valdeblore

Le 20/8 de 14h à 18h et le 21/8 toute la journée dans le cadre exceptionnel du Couvent de St Maximin la Ste Baume.

À NOS AMOURS ! 

Ma vie dans l'ignorance...

07/08/2016 17:01 par ninanet

«  Ah celui-là, avec son optimisme, il ferait fleurir un désert » de Jean Teulé

J’avais écrit et publié sur les réseaux sociaux, un article sur la perception du temps. En réponse, un commentaire posté ce matin m’a interpelée. Une « amie » me dit que Pierre Rabbi a écrit « le plus grand problème de l’homme c’est de ne pas savoir quand il va mourir ».

Plus la matinée avançait et  plus cette phrase revenait en boucle dans mon esprit.

Petite, j’ai souvent entendu mon grand-père, qui était la sagesse même et qui est mort centenaire, dire à la petite intrépide, toujours pressée que j’étais et que je suis encore, « le jour où on pourra lire sur notre front, on connaîtra la date de notre mort. Alors prends le temps de vivre ».

Aussi je me suis posée la question : serais-je intéressée de connaître la date de ma mort ? Est-ce que d’aucuns aimeraient la connaître ou seraient-ils  dans le traumatisme de ne pouvoir maîtriser la date fatale ? Et si j’arrivais à lire la date de ma mort sur mon front quelles seraient mes préoccupations jusqu’au jour J, surtout s’il était proche ?

Serais-je toujours aussi optimiste ?

La mort n’a jamais été, ni un problème, ni une crainte, ni une hantise, ni une fin en soi pour moi. Je vis ma vie chaque minute de toutes les heures de tous les jours de toutes les années sans y penser, comme un cheval lancé au galop que rien n'arrête. Mais encore ?

Un malade cancéreux par exemple, qui s’entend répondre à sa question pressante posée à son médecin sur le temps qu’il lui reste à vivre : « je ne sais pas trois mois, tout au plus six ». Le malade va réagir soit en se battant et il vivra encore un peu plus longtemps, voire activera sa guérison au grand étonnement de toutes les médecines réunies qui n’avaient pas donné cher de sa peau. Soit se laissera-t-il mourir sur le champ ne voulant plus se battre ni souffrir. Jusque-là c’est la routine du duel entre la vie/la mort. Le destin !

Mais poussons un peu plus loin le bouchon. Imaginons que tout le monde sait quand il va mourir. Comment « tout le monde » réagira-t-il ?

Certains, paniqués de voir leur vie s’achever incessamment sous peu, vont chercher à réaliser leurs fantasmes, puisqu'ils n'ont plus rien à perdre. Et là, au secours !  Nous aurons encore plus de tueurs dans les rues, de violeurs, de jaloux, de fantasques. N’est-ce pas un peu ce qui se passe avec ces barbares, qui eux savent quand ils vont mourir, puisqu’ils l’ont décidé ? Ils veulent en finir avec leur vie qui les encombre et ils sont prêts à tout. Ce sont des déséquilibrés, des malades mentaux, nous dit-on. Certes on le serait pour moins que ça. En attendant la mort a pris tout le monde par surprise mais n’est-ce pas mieux que vivre dans l'attente d'une mort annoncée ? Parce que savoir quand on va mourir n’est pas suffisant, encore faut-il savoir comment on va mourir ?. Mais là on déjouerait tous les pièges de la mort et on deviendrait invincible.

Des extraterrestres en quelque sorte.

Ainsi, soyons sérieux tout de même, n’est-il pas dangereux de savoir quand tout va s’arrêter ? Ne vaut-il pas mieux vivre avec l’espoir des jours heureux, les envies à réaliser, l’avenir devant soi à construire, sans se poser la question du genre « à quoi bon ? Pour moi c’est foutu, je meurs demain » !

Alors est-ce bien le plus grand problème de l’homme que de ne pas connaître la date de sa mort ?

À votre santé !

"L'oiseau"

06/08/2016 14:59 par ninanet

  • "L'oiseau"

    "L'oiseau"

    06/08/2016 14:59 par ninanet

“Les oiseaux, c'est comme l'amour, ça a toujours existé. Toutes les espèces disparaissent, mais pas les oiseaux. Comme l'amour.” De Marguerite Duras

Comme l'oiseau,

tu voles de cœur en peur,

de liesse en détresse,

de joie en désarroi,

Comme l’oiseau.

 

puis un jour l'oiseau trouve son nid

car par l’oiselle est conquis

d’amour tous deux pépient

Se promettant le bonheur à l’infini.

 

plumes soulevées d’ardeur

en désordre battent les cœurs

pour combien de temps ?

Le temps importe peu pourtant,

 

seule demeure la jouissance

de l'instant vécu en alliance.

Les pendules à l'heure...

31/07/2016 15:56 par ninanet

« La perception du temps, le plus grand ennemi que l’homme ait à affronter » de Emil Cioran

Dis petit, c’est quoi pour toi, au juste, le temps ? 

Le temps ! Qu’en est-il du temps ? Prendre son temps, perdre son temps, vivre avec son temps, ou prendre le temps de vivre, le temps est au beau, à la pluie, aux regrets, aux larmes, aux sourires. Le temps d’une valse, le temps d’un soupir, donner du temps au temps, puis un jour viendra le temps de rendre l’âme… sans en avoir pris le temps !

Pourquoi les aiguilles d’une montre, paisiblement, lascivement, régulièrement, inexorablement, immanquablement, tournent dans le même sens, au même rythme ? Pourquoi le jour arrive-t-il après la nuit, la pluie après le soleil, l’hiver après l’automne, les heures creuses après les heures pleines ?

Pourquoi aujourd’hui cette nostalgie du temps ? Pourquoi ce regard aigu vers le temps que l’on ne peut garder pour soi, qui entre nos doigts comme du sable fin s’écoule ? Pourquoi le temps transforme-t-il le roc en une falaise friable dans un brouillard de tristesse ? Cette tristesse qui me colle à la peau depuis peu de temps.

Je repense à cette soirée du 14 juillet. La joie, la fête, la musique, le bruit, le feu d’artifice. Puis le temps pour 84 personnes s’est arrêté sous les roues d’un camion. Sous la folie meurtrière d’un seul homme. Lui-même pris au piège de ce temps qui ne lui appartiendra plus. Mais lui a pris le temps de préparer son infamie. L’infâme !

Il m’a fallu tout ce temps pour pouvoir en parler.

« Entre-temps » la vie a repris son cours  car le temps n’attend pas, attentat ou pas.

- Avec son chassé-croisé de vacanciers qui pour tuer le temps dans les embouteillages, envoie des messages sur les réseaux, ah j’oubliais des selfies « voyez comme le petit s’amuse dans les aires de repos ». De notre temps le ridicule ne tue plus. Mais au fait, l’inquiétude me gagne. A-t-on sécurisé les aires de repos, fouillé les valises, les coffres de voiture ? Sait-on jamais ! Par les temps qui courent.

- Les grèves d’Air France dont le personnel profite toujours du temps des vacances pour empêcher la terre de tourner rond.  Logique, il faut déranger… tout le temps !

- Sauf pour les victimes qui n’ont pas eu le temps de voir venir à elles la mort parce qu’elles n’auraient pas pris du temps au temps pour évacuer la Promenade des Anglais.  C’est la faute à la pression populaire, dixit un homme politique, qui de plus, est un collectionneur, devinez « de montres ». Eh oui le temps n'a pas de prix ! Il se reconnaitra aisément. Avait-il pris le temps de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de proférer une telle ineptie!

Dis petit, c’est quoi pour toi, au juste, le temps ?

Muette... le temps d'une réflexion

29/07/2016 22:12 par ninanet

Le temps de laisser passer la tristesse, l'amertume, le désarroi. Le temps  de comprendre vraiment ce qui s'est passé en un rien de temps. Le temps d'une folie meurtrière de barbares qui ne vivent plus avec leur temps. Et je reviens vers vous dans très peu de temps. 

"Il est où le bonheur ? Mon témoignage

20/07/2016 11:23 par ninanet

« La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté » de François Mauriac

J’ai lu, partagé, approuvé, commenté par-delà tous les réseaux amis, ces derniers événements c’est-à-dire cette tuerie effarante. J’ai failli en être, mais la mort était aux aguets juste un peu plus loin. Elle n’a pas voulu de moi. Un pneu qui éclate, une embardée et l’envie prévue d’aller faire la fête à Nice en ce jour de 14 Juillet s’est pulvérisée. Une grande frayeur mais si insignifiante par rapport à ce qu’ont dû vivre les pauvres victimes. Alors, en me réveillant vendredi matin, j’avais de nombreux messages sur mon Iphone « Un tel ou une telle est en sécurité à Nice »… je me frottais les yeux, encore et encore. C’est une plaisanterie ? Non ce n’est pas possible. J’allume mon poste de télévision, et là les infos qui tournent en boucle, le sensationnel, les vidéos prises sur le vif et je m’interroge. L’horreur en direct filmée par des quidams postés derrière leur fenêtre et relayée sur toutes les chaines de télévision, une honte ! Je suis révulsée. Comment peut-on filmer l’horreur impassiblement de sa fenêtre ? Comment ne pas courir porter secours à ces enfants, ces femmes, ces hommes ? L’homme avec ses faiblesses n’est-il pas à l’image de tout ce qui se passe aujourd’hui ? Ces téléphones portables qui servent à tout sauf à téléphoner, ces réseaux sociaux où chacun vient exhiber sa vie, voilà de quoi est fait notre monde actuel, de l’éphémère, des sables mouvants, des serpents qui grouillent, des loups qui rôdent et des innocents qui tombent.

Comme le lendemain des attentats de Novembre où je devais dédicacer à Marseille, je me suis demandée si j’aurais le courage d’aller présenter mes livres à Montauroux. Si la décence ne me commandait pas de tout annuler et de rester à la maison. La révoltée qui est en moi m’a dit : « vas-y, tu n’es pas une ingrate ». Les premières personnes qui passaient devant ma table semblaient hagardes, encore sous le choc. J’ai même eu le sentiment que mon sourire les agressait. Certaines m’ont dit « non, non je passe en coup de vent et je rentre chez moi ». Un monsieur avec son fils m’a demandé si je savais où étaient les cartes routières, ils partaient en vacances le lendemain et la promenade des anglais était fermée à la circulation. Je me suis dit «chacun pour soi et Dieu pour tous,  la vie continue ». J’étais un peu découragée, gênée, stressée, ne sachant que dire ou faire, puis s’est arrêtée devant moi une femme qui me dit « je ne devais pas venir ici, je travaille dans une heure et là j’ai envie de bavarder un peu avec vous ». Et on a bavardé. Elle est maître-nageuse, habitant le Nord, venue exercer sa profession durant l’été sur la Côte d’Azur. Mes livres, elle les lira en octobre, à son retour chez elle. Un couple de retraités qui ne lit pas, passé pour une bricole et qui s’arrête également pour me raconter son quotidien. Un monsieur m’a demandé si je savais qui avait envoyé le premier mail de la France vers les Etats-Unis ? C’était lui Jean-Claude avec son fils… Et bien sûr nous avons enchaîné sur les dérives des réseaux. Mais personne n’abordait le drame niçois. Les âmes de toutes les victimes planaient au-dessus de nos têtes. Les échanges tendus du matin ont évolué positivement au fil du temps.

Plus la journée avançait et plus les gens m’offraient leurs pensées positives. Puis le lendemain, tout est rentré dans l’ordre. Les gens avaient besoin de se sentir vivants, de rire, de plaisanter, de se faire plaisir. Cette maman française, née dans la région mais vivant en Suisse, accompagnée de sa fille et de son mari. Elle a voulu prendre des photos pour immortaliser notre rencontre et en partant son mari m’a dit « à tout de bon » expression suisse pour me souhaiter le meilleur m’a-t-il expliqué. Cette petite fille à qui je racontais un peu « Gracieuse et Panache » et qui m’a chuchoté : « je veux vous dire quelque chose dans l’oreille, vous êtes très gentille ». J’ai imaginé aisément qu’elle pensait au méchant dont tout le monde parlait depuis deux jours. Tous ces gens généreux qui m’écoutaient avec un plaisir évident et une générosité sans faille. Une dame a essuyé furtivement une larme. Elle ne devait pas être là mais traumatisée par le décès d’une amie à Nice est venue se changer les idées : « Vos livres c’est Noël avant l’heure, ils me seront d’un bon réconfort ». Le hasard était présent dans bien des discussions… Le hasard qui fait les rencontres, parfois dramatiques mais souvent euphoriques et attendrissantes.

La responsable du magasin était étonnée de voir autant de monde pour un mois de juillet. Les gens avaient besoin de quitter ces informations qui tournaient en boucle à la télé, ce voyeurisme, ce lynchage politique. Ils avaient besoin de bavarder, d’exorciser le malaise qui les habitait, de refuser le fatalisme ambiant.

ILS ONT BESOIN D’AIMER ET ILS ME L’ONT PROUVÉ.

Le pire des sentiments qui anime ces fous, ces barbares, ces tueurs, s’intitule L’INGRATITUDE.  Ils mordent la main qui leur a été tendue sous des prétextes les plus fallacieux qui soient !

Quant à moi, juste MERCI à vous toutes et tous. Vous m’avez ouvert la porte de votre cœur, avez fait entrer mes livres chez vous en toute confiance et en toute amitié.

« Il est où le bonheur ? Je veux chanter mes plus belles notes et ça ira mieux demain… Il est là dans le cœur et la tête » chante Christophe Mahé.

L'urgence du bonheur

10/07/2016 15:34 par ninanet

Je ne suis pas malheureuse. Mais je voudrais être heureuse. Je sens que l’idée du bonheur m’échappe. Je sens que tout va très vite, et que la vie est bien trop courte pour se permettre la médiocrité. Je sens en moi l’urgence du bonheur. de David Foenkinos (les souvenirs)

Au hasard de mes lectures, j’ai découvert cette citation et elle me correspond tout à fait.

Je ne suis pas malheureuse et pourtant pourquoi vouloir à tout prix passer mes fins de semaine en dédicaces ? Pourquoi ne pas aller tranquillement à la plage, retrouver des amies, faire les soldes, de la randonnée ?

Pourquoi ? Cette question je me la suis posée ce matin, bien installée face à l’entrée du Cultura, après un accueil des plus chaleureux, les embrassades, la bouteille d’eau.

Ce n’est pas grand chose une bouteille d’eau. Et pourtant c’est le geste qui me va droit au cœur. C’est le premier geste d’accompagnement, après l’accolade amicale, pour désamorcer le stress qui m’accompagne à chaque fois. Le challenge n’est pas insignifiant de s’installer au milieu de tous ces livres aux noms d’auteurs connus, salués par la presse et les médias, couronnés par des émissions télé qui assurent l’après-vente.

Alors pourquoi cet engouement puisque je ne suis pas malheureuse ? Parce que lorsqu’on a goûté à ce bonheur de voir des petites lumières s’allumer dans le regard des autres, d’entendre ces petites vérités sortir de la bouche des enfants qui ne trichent pas, d’accrocher mon sourire juste pour convaincre, on est comme habité. Cerise sur le gâteau, cette envie de bavarder avec ces inconnus qui ne le restent que le temps d’une première phrase… Je me souviens d’une dame avec qui j’échangeais à bâtons rompus et dont le mari impatient  lui a dit « c’est bon, tu as ton livre dédicacé, on y va ». Elle l’a regardé et lui a répondu « plus Annette me parle (quelques minutes auparavant nous ne nous connaissions même pas) et plus l’émotion me gagne » ! Ma passion plus forte que tout ! Plus forte que les prix aussi. Le dernier Fred Vargas (ou Michel Bussi) publié en pocket en même temps qu’en grand format est vendu la moitié du prix de mon policier « La clé de l’embrouille ». « Gracieuse et Panache sont amis » 50% plus cher que les livres pour enfants de maisons d’éditions spécialisées. Alors pourquoi moi ? De plus, les parents arrivaient en rafales, cherchaient les rayons scolaires avec en main la liste des livres à lire préconisée par les écoles. Aussi encore une fois pourquoi m’achèterait-on moi, alors que les budgets sont serrés ? Et si pour une fois j’oublie mes doutes : parce que mes romans le valent bien ! J’y ai mis toute mon énergie, tout mon amour. Attention je reste humble, tout va très vite !

Il faisait très chaud dans ce magasin climatisé. À chaque ouverture des portes, la fournaise s’engouffrait dans un tourbillon de poussière et d’odeur d’essence ; le parking en bordure des vitrines brillait de tous les éclats des pare-brise sous les assauts du soleil. Je savais que rien n’était gagné d’avance. Nonobstant, je me suis fixé un objectif ambitieux. Tant qu’il ne serait pas atteint je ne bougerai pas d’ici.  À 18h tapant, mission accomplie, heureuse, je regagnais mes pénates.

En passant je voudrais saluer Mamie Béa qui a voulu immortaliser notre rencontre en me prenant en photo avec son petit-fils Antoine. « Lorsqu’il repartira chez lui il me restera ce moment unique à nous trois » m’a-t-elle dit. Remercier Sylvie, venue exprès de Fréjus à ma rencontre pour me faire dédicacer « Gracieuse… ». Elle vient de m’envoyer un message « Merci pour ce moment magique, ce fut une belle rencontre »… Embrasser Zian (Jean en Savoyard), Arthur, Ambre, Camille dont le papa m’a donné son N° de portable pour que je l’avise de la sortie du tome 2, avant même d’avoir lu le premier que je venais de lui dédicacer. Je revois encore les yeux bleu agate, brillants d’émotion de Emma, qui m’a promis de m’envoyer ses coloriages. J’attends avec une impatience gourmande ! Je ne pourrais pas citer tout le monde mais je vous garde toutes et tous dans mon cœur.

Qu’importe la chaleur, la fatigue, pourvu qu’il y ait l’ivresse des moments forts. C’est là que j’ai ressenti l’urgence du  bonheur dont je ne pourrais plus jamais me passer. Si vous le voulez bien !